Trente et un millions. Voilà le nombre faramineux de passagers qui, en 2023, ont choisi de larguer les amarres pour une croisière, pulvérisant le précédent record de 2019. Les compagnies maritimes, longtemps cantonnées à une clientèle grisonnante, ouvrent désormais grand la porte aux familles, aux jeunes adultes, aux voyageurs solo. Les offres se multiplient, s’affinent et se réinventent, du mini-séjour de trois nuits aux tours du monde qui défient le calendrier. Les navires se parent de nouveaux atours : certains misent sur le raffinement, d’autres sur l’accessibilité, et tous cherchent à capter l’air du temps. Les chiffres ne trompent pas : les profils de passagers se diversifient, les attentes évoluent, et l’innovation s’impose comme mot d’ordre.
Qui sont les nouveaux adeptes des croisières ? Portraits et évolutions
Le profil des clients des croisières a connu une mue remarquable. L’époque où les ponts étaient occupés presque exclusivement par des retraités venus des États-Unis ou du Royaume-Uni semble lointaine. Aujourd’hui, la palette s’élargit. Les familles, les trentenaires, les voyageurs en solo s’invitent à bord, profitant de la richesse des itinéraires et d’offres adaptées à leur rythme de vie.
Marseille s’est imposée comme le premier port de départ français, accueillant chaque année un flot impressionnant de passagers, plus d’un million. Les compagnies rivalisent d’imagination : entre mini-croisières en Méditerranée, expéditions autour du globe ou croisières thématiques, il y en a pour tous les goûts. La compagnie française de croisières et les grands noms internationaux tels que MSC ou Costa rivalisent pour séduire des publics de plus en plus variés.
Les Français, jadis minoritaires sur les mers du monde, comptent désormais parmi les clientèles à fort potentiel. Leurs envies ? Un tourisme authentique, des escales inédites, une conscience écologique plus affirmée. Les familles apprécient la souplesse des formules, les jeunes recherchent la fête ou l’aventure sportive, tandis que les seniors optent pour des circuits à la fois culturels et patrimoniaux.
Au fil des années, les lignes bougent : les prix se démocratisent, les prestations gagnent en qualité, la personnalisation se fait plus poussée. Sur les quais de Marseille ou de Gênes, le visage des croisiéristes ne cesse de se transformer, révélant une industrie qui écoute, s’adapte et anticipe les envies d’évasion.
Expériences à bord : entre tradition, innovation et attentes des passagers
À bord des nouveaux géants des mers, l’expérience s’émancipe des codes d’antan. Plus question de se contenter d’une succession de repas et de spectacles convenus. Prenez, par exemple, la compagnie italienne MSC et son MSC World Europa : design audacieux, espaces repensés, gastronomie raffinée, activités immersives… Chaque passager, qu’il vienne de France, d’Europe ou d’Amérique, attend un séjour sur mesure, où la surprise le dispute au confort.
Les envies se précisent, les besoins s’affinent. À bord, chaque génération trouve sa place, entre émerveillement et détente. Les familles profitent des clubs enfants, des piscines suspendues au-dessus de la mer. Les couples s’offrent des cabines avec vue, des dîners exclusifs. Les solos, eux, investissent les salons lounge ou participent à des ateliers originaux. Chez Costa Croisières ou Carnival Cruise Line, la croisière s’adresse véritablement à tous.
Voici quelques exemples concrets de la diversité des expériences proposées à bord :
- Espaces bien-être et spa, pensés pour ceux qui cherchent à s’offrir une parenthèse de relaxation
- Menus inspirés des escales méditerranéennes ou nordiques, pour une découverte culinaire à chaque repas
- Ateliers œnologiques, conférences sur le patrimoine local, spectacles exclusifs pour les férus de culture
Le membre d’équipage n’est plus seulement là pour assurer la logistique ; il devient le visage de la compagnie, tissant un lien unique avec chaque passager. Le bord du navire se fait laboratoire d’innovations, toujours à l’écoute des voyageurs, toujours prêt à surprendre. À Marseille, port d’attache ou simple escale, l’embarquement ressemble de plus en plus à une invitation à découvrir une autre façon de voyager.
Vers un tourisme de croisière plus inclusif et responsable : quelles tendances pour demain ?
Le secteur des croisières prend un nouveau cap. Face à la pression croissante des collectivités locales et des voyageurs, les compagnies multiplient les initiatives pour adopter une responsabilité environnementale concrète. Les flottes se modernisent : propulsion au GNL, utilisation de biocarburants, optimisation des escales pour préserver les ports de Méditerranée. La croisière Méditerranée s’engage dans la voie du « slow cruise », qui privilégie la découverte attentive et limite le tourisme de masse.
L’accessibilité se place au centre des priorités. Les compagnies repensent l’accueil à bord, adaptent leurs aménagements pour que chacun, y compris les personnes à mobilité réduite ou en situation de handicap, puisse profiter pleinement du voyage. Cette ouverture va de pair avec la diversification des offres, qui s’adressent désormais à des publics plus jeunes, venus de toute l’Europe, de France, ou encore d’Amérique du Nord, en quête de nouvelles traversées.
Parmi les principales pistes concrètes qui redessinent le secteur, on retrouve :
- Lancement de ferries hybrides et de navires visant la neutralité carbone
- Partenariats solides avec les ports pour organiser des escales plus respectueuses de l’environnement
- Expériences culturelles et immersives, ancrées dans les territoires visités
La croissance du marché mondial des croisières s’accompagne d’un renouvellement profond des pratiques. Voyager pour le plaisir, oui, mais sans renoncer à l’exigence d’une transition écologique crédible. Marseille, acteur emblématique de cette transformation, sert déjà de terrain d’expérimentation à toute une industrie en quête de sens.
L’avenir des croisières s’écrit désormais sur plusieurs fronts : diversité des passagers, innovation à bord, engagement responsable. Sur les quais, le ballet des valises et des sourires annonce déjà la prochaine traversée, celle qui, peut-être, changera la manière d’envisager le voyage en mer.